Après 15 mois difficiles, les perspectives pour l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux semblent s’éclaircir. Les entrées de commandes de l’étranger ont augmenté de 21,8% par rapport à l’année précédente et même de 23,1% en Suisse. Les informations des 290 entreprises Swissmem recensées au cours du 1e trimestre 2010 confirment la tendance constatée déjà fin 2009: l’industrie MEM se remet de la plus violente crise des 50 dernières années, bien que très lentement et à niveau relativement faible. Comparé au trimestre correspondant 2009, le chiffre d’affaires des entreprises diminuait encore de 6%, plus précisément de 5,1% en Suisse et de 6,4%
à l’étranger. La diminution fut bien plus modérée qu’il y a encore un an
(‑20,3%). Le chiffre d’affaires trimestriel a atteint un niveau comparable Ă
2006.
Grâce à un développement positif sur le marché asiatique, les exportations ont affiché une croissance de 5% au cours du 1e trimestre 2010 et se sont stabilisées au taux de +0,3%. Il ne faut cependant pas nier que les exportations vers l’Europe, le débouché majeur de nos entreprises, reste toujours inférieur au niveau de 2009 (‑0,7%). L’évolution des exportations vers les Etats-Unis est également négative (‑1,7%).
Différence au niveau des produits
La situation évolue également de manière différente dans les différentes branches de l’industrie MEM. La reprise fut la plus prononcée dans le secteur de la métallurgie (+14,5%), suivi de l’électrotechnique/électronique (+4,6%). L’évolution reste négative dans le domaine des instruments de précision (‑1,6%), de la construction de véhicules (‑5,6%) et de la construction de machines (‑5,9%).
Le faible taux de commandes des derniers mois a conduit à un nouveau recul de l’utilisation des capacités. Comparée au 1e trimestre 2009, elle se situe actuellement à 76,6% (‑6,2%). Bien qu’il a été possible de ralentir la suppression d’emplois, ces mesures ne peuvent pas encore être exclues dans certains secteurs.
Pour 2010, la majeure partie des entreprises de l’industrie s’attend à une poursuite de la reprise sur les marchés, en particulier – outre la Chine, Hongkong et le sous-continent indien – en Allemagne, en France et dans les pays membres de l’ALENA.
L’euro casse les marges
L’évolution du cours de change euro-franc suisse, qui au cours des cinq premiers mois 2010 s’est encore affaibli d’environ 7% et se situe actuellement tout juste à CHF 1.40, inquiète les constructeurs de machines suisses. Même si la Banque nationale suisse s’est efforcée, à l’aide d’achats massifs de devises, de stabiliser le cours de l’euro, elle n’est finalement pas parvenue à empêcher durablement le déclin de l’euro. Même si le cours de change actuel altère les marges vitales pour nos entreprises, Swissmem ne pense pas que des interventions encore plus marquées de la banque nationale puissent résoudre le problème. Si l’euro devait se tenir durablement au niveau actuel, il est possible que de nombreuses entreprises ne survivront que si elles transfèrent une partie de leur production à l’étranger.
Swissmem exige suffisamment de moyens pour la recherche et le développement
L’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux dépend de conditions cadres optimales. L’Agence pour la promotion de l’innovation (CTI) s’est avérée être un instrument d’encouragement parfait pour la recherche et le développement dans l’industrie MEM, tout particulièrement en période de crise. Par conséquent, Swissmem a fortement apprécié l’augmentation du financement de la CTI effectuée dans le cadre du 3e programme de stabilisation du Conseil fédéral ainsi que l’allègement des conditions de participation des firmes à des projets CTI. Cet instrument encourage non seulement l’innovation, il offre également des nouvelles chances aux entreprises et contribue à la création de nouveaux emplois. Le succès de la CTI a cependant conduit à une impasse dans le financement et par conséquent
à un durcissement des critères d’octroi de crédit, handicapant ainsi le transfert de technologies. Swissmem exige donc de hausser immédiatement le budget de la CTI afin de pouvoir effectuer la sélection selon les critères habituels. De plus, Swissmem demande que la proportion des dépenses pour la recherche ne continue pas à basculer en direction du Fonds national comme ce fut le cas les dernières années. Conformément au credo « en faveur d’une place industrielle et intellectuelle performante », Swissmem est de l’avis qu’il est indispensable pour l’attrait de la recherche en Suisse d’investir dans la concrétisation des résultats de recherche en produits innovateurs. Dans ce sens, Swissmem pense qu’il est impératif de soutenir la CTI avec suffisamment de moyens financiers.
Les prix de l’électricité et de l’eau : une épée de Damoclès
Afin de pouvoir rester concurrentielle, l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux a besoin de pouvoir profiter de prix de l’électricité intéressants. Comme chacun le sait, la première étape de l’ouverture du marché n’a pas encore abouti à un marché de l’électricité performant. C’est pourquoi le Conseil fédéral a engagé une révision de la Loi sur l’approvisionnement en électricité. Les attentes de Swissmem sont grandes. Sera-t-il possible grâce à cette révision de créer un marché de l’électricité pouvant concurrencer les prix au niveau international ? Swissmem considère inapropriée l’augmentation de la redevance hydraulique prévue par le parlement liée à l’augmentation de la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC). En effet, une telle augmentation entraîne une nouvelle hausse du prix de l’électricité au détriment de la place industrielle suisse.
Zurich, le 19 mai 2010
Informations supplémentaires:
Ruedi Christen, chef Communication
TĂ©l.: +41 (0)44 384 48 50
Portable: +41 (0)79 317 24 09
E-mail: <link r.christen@swissmem.ch - mail>r.christen@swissmem.ch</link>