Page d’accueil Espace médias Communiqués de presse Nouvelle appréciation choc du franc – la BNS et la politique sont sollicitées
Interlocuteur  Noé Blancpain Noé Blancpain
Chef Communication et Public Affairs
+41 44 384 48 65 +41 44 384 48 65 n.blancpainnoSpam@swissmem.ch
Partager

Nouvelle appréciation choc du franc – la BNS et la politique sont sollicitées

Après un certain répit, le franc suisse s’est à nouveau fortement apprécié par rapport à l’euro depuis la mi-juillet. Déjà à la fin de l’année dernière, la force du franc avait énormément affecté l’industrie suisse tech (industrie des machines, des équipements électriques et des métaux, ainsi que les branches apparentées). Cette nouvelle appréciation touche l’une des principales branches d’exportation à un moment sensible : après une période difficile de plus d’un an, une lente reprise s’était dessinée. Si la pression à la hausse ne peut être freinée, les espoirs s’envoleront en fumée. Dans le cadre de son mandat, la Banque nationale suisse (BNS) est appelée à intervenir à court terme. La politique doit activement améliorer les conditions-cadres pour la place économique suisse.

L’industrie tech suisse, avec plus de 330 000 personnes, exporte 80% de ses produits et est Ă  l’origine de près de 30% des exportations suisses. En tant que branche mondialement interconnectĂ©e et dominĂ©e par les PME, l’industrie est en rĂ©cession depuis le dĂ©but de l’annĂ©e 2023, avec des baisses de commandes massives sur des marchĂ©s de vente importants comme l’Allemagne et la Chine. 
Depuis le début de l’été, le creux de la vague semble avoir été atteint – ce début de reprise risque maintenant d’être brutalement étouffé par la nouvelle appréciation du franc. L’euro ne valait plus que 0,92 franc à un moment donné. Le léger fléchissement observé depuis lors pourrait être dû à une intervention de la BNS sur les devises.

Si, en raison de la diffĂ©rence d’inflation qui se situe encore entre 1% et 2%, la paritĂ© du pouvoir d’achat se situe aujourd’hui Ă  environ 98 centimes, l’industrie souffre d’une surĂ©valuation d’environ 6% par rapport Ă  l’euro. L’industrie a appris Ă  gĂ©rer les affaires dans le contexte d’un franc fort. Mais elle ne peut pas se dĂ©fendre contre des apprĂ©ciations chocs, mĂŞme avec des programmes d’économie et d’efficacitĂ© sĂ©vères. En ce sens, l’apprĂ©ciation soudaine du franc met en danger la place Ă©conomique suisse face Ă  la concurrence europĂ©enne ou japonaise. 

La BNS reste sollicitée

Swissmem respecte et dĂ©fend l’indĂ©pendance de la Banque nationale suisse. La BNS est parvenue Ă  ramener rapidement et efficacement le taux d’inflation sous la barre des 2%, crĂ©ant ainsi la stabilitĂ© des prix. La Banque nationale dispose dĂ©sormais d’une marge de manĹ“uvre pour empĂŞcher ou attĂ©nuer Ă  l’avenir Ă©galement des rĂ©Ă©valuations brutales Ă  l’aide des instruments qu’elle juge les plus appropriĂ©s, comme elle l’a indiquĂ© lors de son examen de la situation monĂ©taire du 20 juin 2024.  

... tout comme la politique

Les moyens de la BNS sont toutefois limitĂ©s. La politique est donc d’autant plus importante. C’est Ă  elle qu’il revient de poser les bons jalons pour que la place industrielle suisse soit forte. Elle doit faire activement avancer les projets de rĂ©forme et empĂŞcher les facteurs de coĂ»ts. L’accord de libre-Ă©change avec l’Inde est important, tout comme la stabilisation rapide des relations avec l’Europe grâce aux BilatĂ©rales III - sans nouvelles mesures d’accompagnement nĂ©fastes. Troisièmement, il faut une sĂ©curitĂ© juridique et des investissements : le Parlement doit renoncer Ă  une loi sur l’examen des investissements et l’initiative de la JUSO sur l’expropriation ne doit pas aboutir. Toutes ces mesures n’apportent certes que des amĂ©liorations Ă  moyen terme, mais la confiance des entreprises dans des conditions-cadres très bonnes et stables Ă  long terme est un ancrage central pour les entreprises actives dans notre pays. 
 

Cet article vaut-il la peine d'ĂŞtre lu?

Dernière mise à jour: 08.08.2024