La réforme des métiers dans l’industrie MEM, lancée en 2009, a redéfini les rapports entre les apprentis, l’entreprise d’apprentissage et l’école professionnelle. Cependant, il fut déjà clair dès l’approbation des nouvelles ordonnances, que ce rapport – ce genre de ménage à trois – devra continuellement être mis en question et redéveloppé. Comment réussir un flux d’information continu pour créer une certaine dynamique? Vendredi dernier, le vélodrome international au centre mondial du cyclisme à Aigle offrit le cadre idéal pour donner des nouvelles impulsions. En tant qu’ancien chef du Département fédéral de l’économie, Pascal Couchepin avait à l’époque donné le feu vert pour les réformes prévues dans l’industrie MEM. Lors de son exposé, attentivement suivi par les quelque 200 personnes présentes, l’ancien Conseiller fédéral souligna que ce sont avant tout les rapports humains qui importent. Les qualités et intérêts des jeunes gens resteront toujours individuels. Il est important de profiter de cette individualité et de la développer, car finalement c’est elle qui est à la base du succès et de la diversité de la Suisse. Lors de son résumé de sa carrière sportive, Pascal Richard a présenté de manière impressionnante l’importance de son rapport avec ses formateurs professionnels aussi bien pendant son apprentissage qu’au cours de sa carrière de cycliste professionnel. Le champion olympique et champion du monde a expliqué que des moments difficiles sont inévitables tant lors de l’apprentissage que pendant une carrière de sportif de haut niveau. Selon lui, il a eu la chance de rencontrer régulièrement des personnes qui faisaient preuve de beaucoup de compréhension et qui l’ont toujours soutenu. Il a également expliqué qu’il y a souvent un double rôle à jouer dans la vie professionnelle. C’est ainsi qu’aujourd’hui encore il lui arrive de se trouver dans le rôle d’un apprenti. Pour lui, l’important reste de pouvoir faire profiter la relève des expériences acquises tant au cours de sa carrière de cycliste professionnel qu’aujourd’hui en tant que responsable d’une agence immobilière. Les ateliers suivants ont démontré que la période de formation n’est pas qu’un simple dialogue, mais qu’elle demande aussi un échange permanent à plusieurs niveaux. Un exemple concret d’une entreprise, dans lequel il s’agissait d’optimiser la gestion des stocks, a servi de base pour les discussions. Le projet exigeait des réponses à plusieurs niveaux: un étudiant en thèse de l’EPFL a développé un modèle virtuel servant à simuler la gestion des stocks. L’école professionnelle a repris cet outils pour améliorer la formation théorique ce qui a finalement mené à un système de gestion des stocks plus efficace et à un replacement des rayons. D’autres exemples se concentraient sur l’interdisciplinarité dans le quotidien scolaire ou thématisaient le mode de travail entre les écoles professionnelles et les centres de formation, qui se base souvent sur des contacts personnels. Les personnes présentes ont pu se faire une idée du dynamisme possible dans une équipe à l’image d’une démonstration de professionnels cyclistes. Les vitesses de pointe sur piste ne peuvent être atteintes que si les équipes harmonisent parfaitement et se poussent aux plus hautes performances. Même si la vitesse des relais n’est pas aussi hallucinante dans la vie professionnelle, les mécanismes cependant sont comparables. Arthur Glättli, chef Swissmem Formation professionnelle et Jean-Claude Kottelat, responsable de projet Journée Swissmem, se sont montrés satisfaits du déroulement de cette journée. Selon eux, il a été possible de donner de nombreuses approches précieuses dans un environnement créatif et inspirant. Sans oublier cependant que souvent des bonnes coopérations nécessitent de nombreuses années d’efforts. Les expériences le démontrent : un ménage à trois n’est pas toujours facile. S’il fonctionne cependant, alors il est possible d’obtenir des résultats qui ne sont que difficilement réalisables dans un ménage à deux.