Cette manifestation, organisée en commun avec l’association industrielle Swissmem – a mis en contact des dirigeants et des membres des conseils d’administration d’entreprises nationales et internationales avec les membres de la direction de l’Empa. Les exposés et les conversations lors du dîner qui a eu lieu ensuite, étaient tous centrés sur la démarche la mieux appropriée pour créer des innovations. Cela parce que sans le développement continuel de produits, de technologies et de processus, les entreprises suisses n’auraient aucune chance sur la marché mondial.
C’est ainsi que Sebastian Fries, du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) a plaidé pour que l’on ne mesure plus la force d’innovation uniquement sur le nombre de brevets déposés et sur le rang occupé dans les classements internationaux car cette force innovatrice est bien davantage un état d’esprit interne de l’entreprise. Le président de Swissmem, Hans Hess, a résumé en une formule l’importance de l’innovation: «La capacité d’innover est l’élixir de vie de l’industrie tournée vers l’exportation». La clé du succès est l’accès au savoir et pour cela il est indispensable de dépasser les limites de l’entreprise pour pratiquer l’innovation ouverte.
Le directeur de l’Empa, Gian Luca Bona, a décrit la voie qui conduit de la recherche à l’innovation – et a esquissé avec quelques exemples quelles contributions l’Empa est en mesure de fournir dans le processus d’innovation. C’est ainsi que, par exemple, l’Empa a participé au développement de revêtements de dureté diamantaire et d’un laser à cascade quantique servant au contrôle des bombes aérosol lors de leur production et qui pourrait peut être s’utiliser un jour pour le diagnostic précoce des cancers. L’Empa réalise encore des plateformes de démonstration pour accélérer l’introduction de nouvelles technologies. Le bâtiment «NEST» actuellement en cours de préparation est une telle plateforme, de même que «Future Mobility» qui servira à faire la démonstration de la mobilité individuelle durable et de son approvisionnement en énergie.
«High Speed Innovation» – comment cela fonctionne-t-il?
L’innovation cela peut se planifier et des structures spéciales dans l’entreprise peuvent accélérer ce processus, c’est ce dont est convaincu Johannes Enders, responsable de la gestion de l’innovation au sein du groupe allemand Schäffler Technologies. Ce qui est important c’est une collection large et bien organisée d’idées qui se trouvent encore à leur stade précoce. Pour la poursuite de leur développement il faut alors trois groupes de personnes possédant des capacités totalement différentes: premièrement des analystes qui recensent et formulent les besoins des clients, deuxièmement des têtes créatives qui imaginent les solutions et troisièmement des évaluateurs réalistes capables d’opérer rapidement et avec précision à une sélection adéquate. Enders a formulé ainsi l’objectif de ce processus d’innovation accéléré et structuré: «Il ne s’agit pas d’échouer moins fréquemment mais plus rapidement.»
Elmar Mock, un des inventeurs de la montre Swatch et aujourd’hui propriétaire de la firme Creaholic subdivise le processus d’innovation en deux parties: au début il s’agit d’une recherche qui va dans toutes les directions et qu’il appelle la «voie spaghetti. Suit alors une amélioration de l’invention jusqu’à sa commerciabilité, qui suit une voie rectiligne et bien ciblée. Ces deux processus doivent sans cesse être relancés. Selon Mock, celui qui n’est pas radicalement innovateur mais se borne à rénover ses produits ne fait que traire à mort sa vache à lait.
Ce qu’il faut ce sont des «rêveurs passionnés»
Ce qu’il faut ce sont des «rêveurs passionnés»
Le physicien et philosophe Ludwig Hasler a relevé que les innovations «fleurissent» particulièrement bien dans un environnement légèrement chaotique et que cela nécessite un personnel adéquat et un climat d’entreprise particulier: «Ce qu’il faut ce n’est pas tant le perfectionniste respectueux des règles que le rêveur passionné – peut-être même aussi un peu désordonné» Ce sont ceux-là qu’une entreprise devrait recruter et non pas les gentils, agréables et suradaptés. «Il faut apporter des fissures dans notre confort», conclut Hasler.
Ce forum s’est conclu par un dîner qui s’est déroulé au milieu des lourdes machines de la halle de génie civil de l’Empa et qui fut l’occasion de discussions animées. Les plats étaient accompagnés d’une sélection de vins valaisans choisis par la dégustatrice et critique de vins Chandra Kurt et la vigneronne Madeleine Gay.
Le prochain « Empa Technology & Innovation Forum » aura lieu le 28 novembre sur le thème innovations durables.
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