Selon les explications du SecrĂ©tariat dâEtat Ă lâĂ©conomie (SECO), le mobbing est une forme dâatteinte Ă lâintĂ©gritĂ© de la personne. Selon le SECO, lâon entend par mobbing sur le lieu de travail, « des actes dirigĂ©s par un individu Ă lâencontre dâune personne en particulier dans le but de lâinciter Ă abandonner son poste. Les actes de mobbing se manifestent sous cinq formes :
- Atteintes Ă la possibilitĂ© de communiquer : on empĂȘche la personne de sâexprimer, elle est constamment interrompue, insultĂ©e, houspillĂ©e, privĂ©e dâinformation ;
- Atteintes aux relations sociales : la personne est ignorée, exclue, isolée, ses collÚgues ne parlent plus avec elle
- Atteintes Ă la rĂ©putation : la personne est ridiculisĂ©e, de fausses rumeurs sont propagĂ©es Ă son sujet, elle est victime de moqueries, dâhumiliations et de remarques insultantes
- Atteintes à la qualité de vie et à la situation professionnelle : la personne se voit attribuer des tùches absurdes, inadaptées ou humiliantes, subit des critiques gratuites, est privée des tùches importantes
- Atteintes à la santé : la personne est menacée de violences physiques, est victime de voies de fait ou de harcÚlement sexuel »
Il est important en lâoccurrence de considĂ©rer la situation sur un certain laps de temps pour pouvoir dĂ©cider si lâon est vraiment en prĂ©sence dâun cas de mobbing ou non. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on peut dire quâil doit sâagir dâactes se rĂ©pĂ©tant souvent et sâinscrivant dans la durĂ©e afin que lâon puisse parler de mobbing.
Que peut-on / doit-on entreprendre lĂ contre ?
Il va de soi que tous les signes de comportements prĂ©citĂ©s doivent ĂȘtre pris au sĂ©rieux par lâemployeur. Mais on ne parle pas dĂ©jĂ de mobbing parce que par exemple un conflit surgit sur le lieu de travail ou parce que lâambiance de travail nâest pas bonne (cf. ATF 4A_115/2011 du 28.04.2011, cons. 3).
Aussi bien le code suisse des obligations (CO) que la loi sur le travail obligent lâemployeur Ă prendre les mesures nĂ©cessaires pour protĂ©ger lâintĂ©gritĂ© personnelle de ses collaborateurs. Lâart. 328 CO rĂšgle par exemple la protection de la personnalitĂ© du travailleur dans les rapports de travail, ce qui fait partie du devoir de prĂ©voyance de lâemployeur. Selon lâart. 328 al. 1 CO, lâemployeur doit notamment protĂ©ger et respecter la personnalitĂ© du travailleur, manifester les Ă©gards voulus pour sa santĂ© et veiller au maintien de la moralitĂ©.
Sur cette base, lâemployeur doit par consĂ©quent tout entreprendre pour dĂ©samorcer et rĂ©soudre une situation conflictuelle. Sâil ne lâa pas fait et si par la suite un collaborateur est licenciĂ©, un tribunal pourrait juger le congĂ© comme abusif.
Selon lâATF 4A_384/2014 du 12.11.2014, cons. 4.2.2., les mesures ci-dessous sont considĂ©rĂ©es comme appropriĂ©es Ă cet effet ; leur volume et leur intensitĂ© doivent ĂȘtre examinĂ©s de cas en cas dans le cadre dâune apprĂ©ciation gĂ©nĂ©rale des circonstances :
- Procéder à des entretiens individuels et de groupe avec les parties impliquées dans le conflit.
- Etablir des instructions de comportement concrĂštes.
- Faire appel Ă un organe de confiance ou Ă une entreprise de conseil externe dans le but dâun coaching dâĂ©quipe.
- Présenter des propositions en vue de résoudre définitivement le conflit.
- Interrogations, discussions, réunions en équipe.
- Appel à des coaches et à des médiateurs.
- Réorganisation du déroulement du travail.
- Fixer des objectifs.
- Avertissements et transferts internes.
Conclusion
Du cĂŽtĂ© du SECO, il est par consĂ©quent aussi recommandĂ©, comme mesure de prĂ©vention la plus importante, que la direction ait une position claire en ce qui concerne la protection contre des violations de lâintĂ©gritĂ© personnelle. En rĂ©sumĂ©, il faut veiller tout particuliĂšrement aux points suivants :
- Comportement respectueux dans lâentreprise.
- Organisation du travail et culture de direction permettant une collaboration constructive.
- Appréciation de la valeur des collaborateurs.
- Organe de recours en cas dâincidents.
Pour toute question, Madame Barbara Zimmermann-Gerster, cheffe de secteur, Politique patronale, se tient volontiers Ă la disposition des entreprises membres de Swissmem (044 384 42 10 ou b.zimmermannnoSpam@swissmem.ch). â