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Une modification du contenu de courriels est considérée comme une falsification de document

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Interlocuteur  Noé Blancpain Noé Blancpain
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Selon une décision du Tribunal fédéral, des modifications du contenu de courriels sont considérées comme des falsifications de document, peu importe si le message électronique est signé ou non.

La question se pose, si du point de vue pĂ©nal des e-mails sont considĂ©rĂ©s comme des documents et que par consĂ©quent leur modification constitue une infraction pĂ©nale Ă  l’image de falsifications de documents, a longtemps fait l’objet de discussions controversĂ©es. Le Tribunal fĂ©dĂ©ral a dĂ©sormais mis un terme Ă  toutes spĂ©culations en publiant un arrĂŞt de principe du 22 octobre 2012 (6B_130/2012) et dĂ©cidĂ© que des courriels – avec ou sans signature Ă©lectronique – sont considĂ©rĂ©s comme titres et que des modifications de leur contenu peuvent ĂŞtre considĂ©rĂ©es comme une infraction du genre d’une falsification de documents. Le Tribunal fĂ©dĂ©ral confirme ainsi une dĂ©cision de la procĂ©dure antĂ©rieure qui, contrairement Ă  la première procĂ©dure, a considĂ©rĂ© comme une infraction selon art. 251 du Code pĂ©nal (CP) le fait que le requĂ©rant avait Ă  plusieurs reprises modifiĂ© le contenu de courriels reçus de tierces personnes avant de les transmettre Ă  des fins de preuves Ă  diffĂ©rents lĂ©sĂ©s dans le but d’obtenir des prĂŞts de leur part. Le tribunal est de l’avis que les e-mails sont Ă  considĂ©rer comme des documents selon l’art. 110 al. 4 du CP – qu’ils soient pourvus ou non d’une signature Ă©lectronique. Selon art. 110 al. 4 du CP, sont considĂ©rĂ©s comme des titres tous les Ă©crits destinĂ©s et propres Ă  prouver un fait ayant une portĂ©e juridique. L’enregistrement sur des supports de donnĂ©es et sur des supports-images est assimilĂ© Ă  un Ă©crit s’il a la mĂŞme destination. Un e-mail est une information enregistrĂ©e sur un support de donnĂ©es disponible en format codĂ© ne pouvant pas ĂŞtre lue directement. Il est reconnu cependant que des e-mails reprĂ©sentent des documents dès qu’ils sont imprimĂ©s par le destinataire, donc dès que les donnĂ©es sont rendues visibles, pour autant que l’expĂ©diteur soit identifiable. Par consĂ©quent, des courriels imprimĂ©s constituent un dĂ©lit de contrafaçon.  Dans sa dernière jurisprudence, le Tribunal fĂ©dĂ©ral indique que ceci est dĂ©sormais Ă©galement le cas pour des courriels qui n’ont pas encore Ă©tĂ© imprimĂ©s et qui ne contiennent pas encore de signature. Dans sa dĂ©cision, le tribunal a considĂ©rĂ© (consid. 5.4) qu’un courriel non encore imprimĂ© possède fondamentalement le caractère d’un document (Ă©lectronique). Donc, la falsification d’un e-mail remplit parfaitement les conditions d’une falsification de documents, pour autant qu’il ait Ă©tĂ© envoyĂ© et reçu par le destinataire après avoir Ă©tĂ© manipulĂ©. Par son acte, le coupable dĂ©clenche une procĂ©dure ayant pour consĂ©quence la mĂ©morisation du titre. Il faut saluer que le jugement du Tribunal fĂ©dĂ©ral rĂ©pond Ă  une question importante dans la jurisprudence. En ce qui concerne l’importance pratique des courriels dans la correspondance commerciale quotidienne, nous recommandons de suivre strictement les directives de la jurisprudence du Tribunal fĂ©dĂ©ral et de s’abstenir de modifier le contenu de courriels. De plus, tant les entreprises que les personnes privĂ©es seraient avisĂ©es de prendre toutes les mesures de sĂ©curitĂ© possibles pour empĂŞcher tout envoi abusif de courriels modifiĂ©s par des tierces personnes. En effet, la dernière jurisprudence du Tribunal fĂ©dĂ©ral Ă©voque la prĂ©somption de fait qu’un courriel envoyĂ© provient de la personne identifiĂ©e en tant qu’expĂ©diteur et que cette dernière est responsable du contenu.
Veuillez vous adresser pour de plus amples informations Ă  Monsieur JĂĽrg Granwehr, chef de secteur Politique patronale (<link j.granwehr@swissmem.ch>j.granwehr@swissmem.ch</link>).

Dernière mise à jour: 10.01.2013