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Harcèlement sexuel à la place de travail – « To Do’s » pour les employeurs

Dans des cas de harcèlement sexuel, les employeurs peuvent être tenus à une indemnisation selon la loi sur l’égalité. – Que peuvent faire les employeurs pour éviter de telles revendications ?

Différencier entre mobbing et harcèlement sexuel

Harcèlement, mobbing, mauvais climat de travail – beaucoup d’employeurs et de travailleurs le redoutent. Il s’agit en l’occurrence, surtout dans des cas de mobbing, de processus rampants, dont les effets sur la victime ne se font sentir en règle gĂ©nĂ©rale qu’après un certain temps sous forme d’un comportement social modifiĂ© ou d’une mauvaise prestation de travail. C’est ainsi que le mobbing est aussi dĂ©crit par le Tribunal fĂ©dĂ©ral comme un « comportement systĂ©matique hostile, pendant une longue durĂ©e, par lequel une personne vise Ă  ĂŞtre isolĂ©e, exclue, voire Ă©loignĂ©e de sa place de travail. Â» (ATF 8C_107/2018).

Il en va autrement dans des cas de harcèlement sexuel. Tout comportement importun de caractère sexuel est considéré comme harcèlement sexuel selon l’art. 4 LEg (loi sur l’égalité entre femmes et hommes) dès qu’il porte atteinte à la dignité de la personne sur son lieu de travail. Un incident isolé suffit ainsi pour qu’il puisse être considéré comme harcèlement sexuel. Est déterminant pour l’estimation, outre les circonstances comme l’environnement du travail, la culture de l’entreprise, la formation, la position, l’âge, etc., surtout le ressenti subjectif de la victime et non l’intention originelle de l’auteur.

Des demandes d’indemnisation peuvent aussi concerner les employeurs

Selon l’art. 328 CO, l’employeur est explicitement tenu de veiller à ce que les travailleurs ne soient pas harcelés sexuellement (prévention) et de protéger d’éventuelles victimes d’autres désavantages (protection active).

Selon la loi sur l’égalitĂ©, les tribunaux peuvent accorder aux victimes de harcèlement sexuel, outre une indemnitĂ© et une rĂ©paration morale, des dommages-intĂ©rĂŞts jusqu’à 6 mois de salaire par l’employeur Ă  moins que celui-ci « ne prouve qu’il a pris les mesuresque l’expĂ©rience commande, qui sont appropriĂ©es aux circonstances et que l’on peut Ă©quitablement exiger de lui pour prĂ©venir ces actes ou y mettre fin. Â» (art. 5 al. 3 LEg). Contrairement au mobbing, l’employeur dispose ainsi d’une preuve dite libĂ©ratoire. Il faut particulièrement veiller au fait que les harcèlements ne proviennent pas seulement des employĂ©s, mais frĂ©quemment aussi de clients ou de fournisseurs et qu’ici aussi il y a une obligation de prĂ©vention correspondante.

Quelles meures les employeurs devraient-ils alors prendre Ă  titre prĂ©ventif ?

Il est ainsi recommandĂ© aux employeurs d’aborder activement la thĂ©matique du harcèlement sexuel (de mĂŞme par ailleurs aussi de la discrimination en gĂ©nĂ©ral et du mobbing) Ă  la place de travail et de l’inclure dans leurs règlements ou instructions. Il faudrait au moins fixer ce qui suit :

  • Principes (politique de la tolĂ©rance zĂ©ro de l’entreprise vis-Ă -vis du harcèlement sexuel, de la discrimination et du mobbing Ă  la place de travail)
  • DĂ©finition des faits et du comportement inacceptable (qu’entend-on en principe par harcèlement sexuel, mobbing et discrimination ?)
  • ResponsabilitĂ©s (collaborateurs, supĂ©rieurs, direction, division du personnel)
  • Interlocuteurs (interlocuteurs internes ou externes, garantie de la confidentialitĂ©)
  • DĂ©roulement de la procĂ©dure Ă  l’interne, devoir de documentation, processus d’annonce interne
  • ConsĂ©quences possibles (coaching, monitoring appropriĂ©, dĂ©placement, avertissement, licenciement ordinaire ou immĂ©diat)

Il faudrait aussi faire particulièrement attention aux « manifestations Ă  risque Â» telles que fĂŞtes de NoĂ«l ou excursions d’entreprise ; ici aussi les concepts de prĂ©vention sont tout Ă  fait judicieux.

Le Seco a publiĂ© Ă  ce sujet sur son site Internet des brochures utiles :

Zora Bosshart, cheffe de secteur, Division Politique patronale (044 384 42 23 ou z.bosshartnoSpam@swissmem.ch), renseigne volontiers les membres de Swissmem.

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Dernière mise à jour: 23.05.2022