Au cours des 30 dernières années, l’importance de la Suisse sur l’échiquier de la recherche internationale n’a cessé d’augmenter. De plus, notre pays s’est toujours plus intégré dans le réseau international. Ceci se traduit par les succès obtenus dans des projets de recherche des entreprises et des spin-offs. La participation suisse aux programmes-cadres de recherche européens y a largement contribué. C’est pourquoi la Suisse doit s’associer sans tarder à Horizon Europe, Digital Europe, Euratom et ITER. Cela nous permettra de préserver les trois atouts de la place scientifique suisse :
- La très grande réputation mondiale de la Suisse en tant que site de recherche et économique,
- les résultats de la recherche génèrent des innovations et créent des emplois en Suisse - en particulier lorsqu’ils sont réalisés avec l’industrie - et
- l’industrie suisse profite de la participation à des projets internationaux de recherche et d’innovation ainsi que de la disponibilité d’excellents diplômés des hautes écoles.
Vu les possibilités désormais fortement limitées de participer aux programmes de recherche européens, le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) a élaboré des mesures transitoires, de complément et de remplacement pour la recherche en Suisse. Fondamentalement, Swissmem soutient les mesures du SEFRI. Nous demandons encore d’autres mesurespour encourager l’innovation :
- Il faut négocier des accords de coopération bilatéraux ou au mieux multilatéraux dans des domaines thématiques appropriés avec les États membres de l’UE, avec d’autres États comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon, Israël ou la Corée du Sud. Cela permettrait d’une part de compenser en partie le fait de ne pas pouvoir accéder à moyen terme aux programmes de recherche européens et, d’autre part, apaiserait à l’avenir la pression politique sur la Suisse exercée par l’UE. Même en cas d’association réussie, la stratégie d’internationalisation confère de manière générale au milieu scientifique suisse encore plus d’attractivité.
- Il faut intensifier l’encouragement de projets collectifs à l’échelle internationale tant que l’association n’a pas encore été réalisée. Le programme Eurostars permet par exemple aux PME suisses de réaliser des projets d’innovation internationaux avec des partenaires de 36 pays. Comme la Suisse n’investit que peu de moyens dans ce programme, il arrive régulièrement que les contenus d’un projet remplissent les critères exigés mais qu’il ne puisse pas être réalisé faute de moyens.
- De nombreuses PME n’ont pas les moyens de répondre aux exigences scientifiques d’Innosuisse en raison de leur marché, de leur structure et de leurs possibilités. Toutefois, elles disposent du potentiel pour établir de nouvelles bases en vue de leur compétitivité à long terme en participant à un projet de coopération. Contrairement à Innosuisse, Horizon Europe soutient de tels projets de PME orientés vers le marché. Par conséquent, Innosuisse doit compenser la suppression de l’aide à l’innovation pour les start-ups et les PME. Des instruments d’encouragement adaptés sous forme de mesures de remplacement sont indispensables.
- Le budget inexploité dans l’attente de l’association doit être utilisé pour l’encouragement de la recherche spatiale. La conclusion rapide d’un accord sur Copernicus, le programme d’observation de la Terre de l’UE, est aussi centrale pour notre industrie spatiale que pour la numérisation en Suisse dans les domaines les plus divers.
Grâce à ces mesures, la Suisse pourra assurer que les conséquences négatives pour la recherche et l’innovation en Suisse résultant de l’interruption des négociations avec l’UE seront atténuées. Une association la plus rapide possible aux programmes de recherche européens reste la meilleure option pour la place scientifique suisse.