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Interlocuteur  Adam Gontarz Adam Gontarz
Chef de la division « Numérisation, Innovation et Technologie »
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La connectivité des machines dans la branche des machines-outils

Le fait de non seulement surveiller toute la production à l’aide d’une connectivité permanente des machines, mais également de les commander et les optimiser activement, est pour le moment une vision d’avenir. Néanmoins, l’initiative de connectivité UMATI accélère le développement d’une solution standardisée pour les systèmes de production. Qui devrait s’y intéresser et où trouver un soutien professionnel ? Adam Gontarz chef de la division Numérisation et innovation chez Swissmem a les réponses.

OPC 40501-1 est une première spécification technique pour les machines-outils qui est disponible dans le contexte umati (universal machine technology interface). Qu’est-ce que cela signifie ?

Adam Gontarz : Cette spécification fait partie du standard OPC-UA et gère la modélisation des données pour les systèmes de production industrielle. Il définit un langage uniforme qui interprète les données et les informations dans l’environnement industriel. Ceci a l’avantage qu’il s’agit d’une solution de connectivité universelle, qui permet en principe de connecter toutes les machines, peu importe le fabricant.

Où en est le standard actuellement ?

La première partie du standard a déjà été lancée (publiquement). Elle définit neuf cas d’application standard (use cases). Les premiers fabricants ont déjà utilisé le standard et l’ont appliqué avec succès et effectué une validation sur place. Il existe également déjà des tableaux de bord et d’autres applications qui se basent sur ce standard. Les travaux actuels du comité de développement peuvent être divisés en trois orientations stratégiques :

  • Connectivité de la périphérie : comment les systèmes secondaires, tels que les bras robotisés ou les dispositifs d’aspiration, peuvent-ils être reliés à la machine ?
  • Rapports KPI détaillés : la machine ou l’installation peut calculer de manière autonome ses performances, par exemple en termes d’efficience ou de consommation d’électricité.
  • KPI au niveau Legacy : comment synchroniser les machines en service avec le nouveau standard ?

Qu’est-ce qui est déjà possible aujourd’hui dans l’application ?

Aujourd’hui, umati est une solution relativement simple pour relier des installations à un système de surveillance de la production et pour obtenir des informations très précises des machines. Cela permet par exemple au responsable de production de suivre les processus de production sur un tableau de bord. Ceci peut également se faire sans umati mais exigerait une charge de travail bien plus importante.

Lors de la conception d’umati, neuf cas d’application pertinents ont été définis. Ces derniers décrivent de manière concrète et très détaillée comment exploiter les données générées. Il est aussi possible d’adapter et d’étendre un tel cas d’application aux besoins individuels.

Mais le potentiel ne s’arrête pas là !

C’est-à-dire ?

Tous les standards que nous connaissions jusqu’à présent n’avaient qu’une seule capacité : ils pouvaient lire des données. Le standard OPC UA permet maintenant aussi d’écrire. Si la machine transmet des données qui exigent une intervention, il est possible de donner des instructions à l’installation. Cette fonction « Write » n’est pour l’instant pas encore appliquée.

Pour quelles entreprises ce sujet est-il d’importance ?

Je recommande à toutes les entreprises du secteur des techniques de production de se pencher sur ce sujet : utilisateurs, fabricants, intégrateurs, mais bien entendu aussi les associations qui doivent comprendre et promouvoir UMATI - il est question d’un élément essentiel pour la mise en œuvre effective des applications liées à Industrie 4.0.

Dans la pratique, quels sont les défis majeurs pour les entreprises ?

Il n’est pas facile d’adapter ces applications aux besoins individuels, de façon à ce qu’elles puissent générer un avantage effectif pour le client. Certains fabricants de machines nous disent que leur clientèle ne le demande pas pour l’instant. Mais il se peut que si cela change à un moment donné et que le fabricant ne se penche sur le sujet qu’à ce moment-là, il lui faudra en gros environ 9 à 12 mois pour la mise en œuvre.

Les compétences informatiques nécessaires représentent également un défi. La mise en réseau des systèmes de production est très complexe. Il faut soit acquérir le savoir-faire supplémentaire, soit former les collaborateurs en conséquence.

La sécurité des données ou encore l’hétérogénéité des machines et des systèmes sont des sujets délicats lorsque ces derniers proviennent de différents fabricants qui utilisent des interfaces et des protocoles différents.

Qui est à l’origine d’umati ?

Lancée par le VDW (Verein Deutscher Maschinenfabriken e.V.), l’initiative UMATI est aujourd’hui sous la houlette du VDMA. Aujourd’hui, l’initiative compte plus de 200 partenaires. L’objectif consiste à proposer, grâce à cette interface standardisée, une solution indépendante, universelle et non commerciale pour la connectivité des machines dans le domaine de la technique de production.

https://umati.app

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Dernière mise à jour: 05.05.2023