Technologie quantique : à quoi l’industrie tech doit-elle s’attendre ?

Quelles technologies connaissons-nous ?

Normalement, nous faisons la différence entre la technologie des capteurs quantiques, la communication quantique et l’informatique quantique. Les trois technologies se servent des propriétés de la mécanique quantique (comme l’intrication, l’interférence, la superposition, la manipulation (squeezing) de dispositions quantiques) pour améliorer le fonctionnement d’un appareil au-delà des limites classiques de la technologie.

Nous trouvons dans la catégorie des capteurs quantiques le détecteur d’ondes gravitationnelles LIGO ou les horloges atomiques. Cependant, les capteurs quantiques peuvent aussi être utilisés dans l’industrie automobile, p.ex. pour mesurer le courant et la lumière ou pour la reconnaissance à distance par satellites.

Les paires de photons entrelacés pour transmettre des informations de manière sécurisée en sont par exemple une utilisation typique dans la communication quantique. Contrairement aux méthodes de cryptage classiques, nous sommes en mesure de prouver que dans certaines conditions-cadres, les lois de la physique nous protègent fondamentalement contre l’interception de messages.

Les ordinateurs quantiques sont, d’une certaine manière, l’application ultime de la technologie quantique. En effet, ils permettent de résoudre des problèmes qui ne peuvent pas être résolus avec du matériel informatique classique. Les ordinateurs quantiques exigent un système de contrôle capable de fonctionner dans toute la fourchette d’un grand système quantique avec de nombreux qubits – les supports d’information sous-jacents à l’ordinateur quantique.

Les trois technologies sont déjà exploitées de manière commerciale par les autorités étatiques et des entreprises dans le monde entier et l’intérêt ne cesse d’augmenter. IBM se concentre sur l’informatique quantique, offre à ses clients l’accès à des systèmes utilitaires de plus de 100 qubits et avance à grands pas dans son plan commercial vers la solution Quantum Advantage. La science se sert déjà de ces systèmes à l’échelle industrielle pour résoudre des problèmes qui ne peuvent pas être résolus de manière précise à l’aide des simulations standard classiques, mais qui exigent le soutient de techniques d’approximation spécifiques.

Comment l’industrie peut-elle en profiter ?

Grâce à son excellente recherche quantique dans les universités, la Suisse est très bien positionnée. Selon moi, cela offre aussi de nombreuses opportunités aux entreprises pour se positionner parmi les leaders lorsqu’il s’agit d’utiliser la technologie quantique pour leurs produits ou en tant que fournisseur. Elles peuvent ainsi effectuer des analyses et des développements concrets pour leurs propres besoins. Il est aussi possible, dans ce marché émergent, d’utiliser les compétences de base de la Suisse au niveau de la chaîne d’approvisionnement d’instruments de haute précision, de matériaux de pointe et d’autres produits innovants. Dans certains cas, il suffit de modifier un produit existant pour l’utiliser sous d’autres conditions ; dans d’autres cas, il faut une équipe qui collabore avec des experts pour identifier les applications importantes à l’avenir.

Où les personnes intéressées peuvent-elles obtenir de plus amples informations ?

Nous prévoyons d’organiser avec Swissmem une journée d’information au sujet de la technique quantique le 28 février 2024 pour les responsables stratégiques de l’industrie tech suisse, p.ex. les CTO responsables de la technique de fabrication. En plus d’une introduction de base consacrée aux principes de ces technologies, nous y présenterons des exemples qui montrent à quel stade de développement cette technique se trouve actuellement. Les participants découvriront le potentiel qu’offrent les applications quantiques et pourrons se faire une image des attentes à l’égard d’une chaîne d’approvisionnement quantique. Je me réjouis de vivre une journée intéressante...