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La reprise dans l’industrie tech est retardée.

L’industrie tech suisse (industrie des machines, des équipements électriques et des métaux, ainsi que des branches technologiques apparentées) piétine. Par rapport au premier semestre de l’année précédente, les chiffres d’affaires ont baissé de 5,1 %, les entrées de commandes de 3,3 % et les exportations de biens de 4,1 % au premier semestre 2024. L’indice des directeurs d’achat (PMI) dans l’industrie est à un niveau très bas dans la plupart des marchés européens ; la situation n’est légèrement meilleure qu’en Asie et en Amérique. Il y a donc peu d’espoir que la tendance s’inverse avant 2025. Toutefois, les entreprises de l’industrie tech continuent de miser sur la Suisse : trois quarts des entreprises membres de Swissmem prévoient d’investir en Suisse au cours des trois prochaines années. Malgré la pénurie de main d’œuvre qualifiée, le haut niveau de qualification de la main d’œuvre disponible et le marché du travail libéral plaident en faveur de la Suisse. Il faut absolument préserver ce dernier. Swissmem rejette donc catégoriquement les revendications syndicales visant à faciliter la déclaration de force obligatoire des conventions collectives de travail, ainsi que les nouvelles réglementations coûteuses.

Au cours du premier semestre 2024, les entrĂ©es de commandes dans l’industrie tech ont diminuĂ© de 3,3% par rapport au mĂŞme semestre de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. La branche a ainsi vĂ©cu son sixième trimestre consĂ©cutif de baisse des entrĂ©es de commandes par rapport Ă  la mĂŞme pĂ©riode de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. ComparĂ©s Ă  la mĂŞme pĂ©riode, les chiffres d’affaires ont Ă©galement reculĂ© de 5,1%. Les grandes entreprises ont Ă©tĂ© plus touchĂ©es par cette Ă©volution que les PME. Avec 84,1% au deuxième trimestre, le taux d’utilisation des capacitĂ©s de production a Ă©tĂ© infĂ©rieur au taux moyen Ă  long terme (86,2%). Avec 329 900 collaborateurs, l’industrie tech a employĂ© au deuxième trimestre 400 personnes en moins qu’au trimestre prĂ©cĂ©dent.  

Exportations : l’Asie en hausse, l’Europe en baisse

Par rapport Ă  la pĂ©riode comparable de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, les exportations de biens de l’industrie tech suisse ont diminuĂ© au cours du premier semestre 2024 de 4,1% et ont atteint 34,6 milliards de francs. L’évolution des ventes sur les marchĂ©s europĂ©ens est très dĂ©cevante (UE -6,8%), l’Allemagne Ă©tant particulièrement faible avec un recul de 8,4%. Les problèmes de l'industrie automobile, les coĂ»ts Ă©levĂ©s de l’énergie pour les secteurs Ă  forte consommation d'Ă©nergie ainsi que la politique de l’UE hostile Ă  la croissance et sa frĂ©nĂ©sie rĂ©glementaire semblent avoir des effets nĂ©gatifs. En revanche, les marchĂ©s de vente asiatiques, en particulier la Chine (+6,6%) et l’Inde (+5,4%), ont connu une hausse sensible par rapport au semestre prĂ©cĂ©dent. Les exportations vers les États-Unis ont Ă©galement augmentĂ© (2,3%). Presque tous les groupes de produits ont Ă©tĂ© touchĂ©s par une baisse des exportations. Ainsi, les exportations de biens ont baissĂ© de 5,2% dans la construction de machines, de 5,0% dans la mĂ©tallurgie et de 3,3% dans les instruments de prĂ©cision. Seul le secteur de l’électrotechnique/Ă©lectronique a connu une lĂ©gère augmentation des exportations (0,7%).  

Pas de renversement de tendance en vue

« Les chiffres d’affaires de l'industrie tech suisse montrent que la reprise est encore retardĂ©e », dĂ©clare Stefan Brupbacher, directeur de Swissmem. « FormulĂ© plus directement : les problèmes de nos entreprises se situent en Allemagne, oĂą près d’un quart des exportations sont destinĂ©es. L’industrie tech suisse ne connaĂ®t pas de problème structurel, mais la rĂ©cession chez nos voisins se rĂ©percute inĂ©vitablement sur notre branche ».  

Les indicateurs les plus importants ne suscitent guère d’espoir quant Ă  un renversement de tendance durant le second semestre 2024. Le niveau de l’indice des directeurs d’achat (PMI) dans l’industrie continue d’indiquer une contraction sur la plupart des marchĂ©s europĂ©ens. Les entreprises n’attendent des impulsions de croissance que des marchĂ©s extra-europĂ©ens, notamment de l’Inde et des États-Unis. Stefan Brupbacher place ses espoirs dans l’annĂ©e Ă  venir : « Je pars du principe qu’un renversement de tendance interviendra en 2025 ». Cette estimation est soutenue par les entreprises membres de Swissmem. Pour les douze mois Ă  venir, 32% des entrepreneurs s’attendent Ă  une augmentation des commandes de l’étranger. La part de ceux qui s’attendent Ă  des commandes plus faibles est de 25%. 43% s’attendent Ă  ce que la marche des affaires reste inchangĂ©e.  

La place industrielle suisse est attractive

MalgrĂ© le ralentissement et le contexte gĂ©opolitique difficile, les marges dans les entreprises membres de Swissmem sont restĂ©es relativement constantes entre 2021 et 2023. Cela tĂ©moigne de la grande rĂ©silience et de la capacitĂ© d’adaptation de l’industrie tech suisse. Cependant, une entreprise sur cinq est dĂ©ficitaire et un quart des entreprises ne rĂ©alise qu’une marge lĂ©gèrement positive.  

Les entreprises continuent toutefois Ă  miser sur la place Ă©conomique suisse. Selon une enquĂŞte de Swissmem, trois quarts des entreprises prĂ©voient d’investir en Suisse au cours des trois prochaines annĂ©es. L’accent est mis sur les investissements dans les capacitĂ©s de production et les immobilisations corporelles, dans la numĂ©risation et dans le dĂ©veloppement des produits. MalgrĂ© la pĂ©nurie de main d’œuvre qualifiĂ©e, le haut niveau de qualification de la main d’œuvre disponible plaide en faveur de la Suisse, et ce grâce Ă  la formation professionnelle duale, aux hautes Ă©coles de premier ordre et Ă  la libre circulation des personnes qui facilite le recrutement dans l’UE. De plus, le marchĂ© du travail est plus flexible que dans les pays voisins.  

Les raisons pour lesquelles les entreprises dĂ©cident de ne pas investir en Suisse ne sont guère surprenantes : il s’agit en premier lieu des coĂ»ts salariaux Ă©levĂ©s et du franc fort. Ce dernier freine beaucoup l’industrie tech axĂ©e vers l’exportation. C’est pourquoi il est important pour Swissmem que la BNS, dans le cadre de son mandat, prenne Ă  temps des mesures adĂ©quates si de brusques rĂ©Ă©valuations devaient Ă  nouveau se produire.  

Martin Hirzel, prĂ©sident de Swissmem, se voit confirmĂ© par les rĂ©sultats de l’enquĂŞte : « La place industrielle suisse reste très attractive. Ce qui est avant tout dĂ» aux conditions-cadres dans l’ensemble favorables. » Selon l’enquĂŞte, l'un des plus grands atouts de la place suisse est le marchĂ© du travail libĂ©ral. L’importance primordiale du marchĂ© du travail libĂ©ral est pour Swissmem un mandat clair que les associations Ă©conomiques ne doivent pas faire de cadeaux aux syndicats dans le cadre des nĂ©gociations sur les BilatĂ©rales III. C’est pourquoi je rejette clairement les demandes syndicales visant Ă  faciliter la dĂ©claration de force obligatoire des conventions collectives de travail ; car le marchĂ© du travail libĂ©ral se verrait mis Ă  mal. » Swissmem soutient le Conseil fĂ©dĂ©ral dans les nĂ©gociations en cours sur les BilatĂ©rales III - mais pas Ă  n’importe quel prix. 

Pour tout renseignement : 

Noé Blancpain, chef Communication & Public Affairs
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Philippe Cordonier, Responsable Suisse romande
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Dernière mise à jour: 27.08.2024