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RĂ©vision de la directive machines : une mise Ă  jour

Comme déjà annoncé, la Commission UE a publié au printemps 2021 le projet d’une législation révisée pour les machines qui doit remplacer la directive machines 2006/42/EG actuelle. Le processus politique a ainsi été lancé au sein des institutions de l’UE. Nous résumons l’état actuel et la suite de la procédure.

Le processus législatif

Dans la procĂ©dure lĂ©gislative ordinaire, la procĂ©dure dite de codĂ©cision, un projet est soumis en parallèle au Conseil et au Parlement europĂ©en (PE). Dans ces deux institutions, les dĂ©bats de dĂ©tail se dĂ©roulent dans des commissions : au Conseil c’est le « Technical Harmonisation Working Party Â» qui est compĂ©tent, et au PE ce sont le « Committee on the Internal Market and Consumer Protection Â» (IMCO) et le « Employment and Social Affairs Committee Â» qui traitent le dossier. Le projet passe ensuite au Conseil et au plĂ©num du PE. Les diffĂ©rences entre ces deux institutions sont rĂ©glĂ©es dans une procĂ©dure dite triangulaire Ă  laquelle participe, outre le Conseil et le PE, la Commission UE. La procĂ©dure lĂ©gislative prend fin avec l’adoption formelle au Conseil et au PE.

État du dossier

Du côté du PE, le rapporteur Ivan Stefanec a publié son rapport en automne sur mandat de l’IMCO. Ce rapport a repris de nombreuses demandes de l’industrie des machines. Il est ainsi proposé, en dérogation au projet de la Commission UE que, comme dans l’actuelle directive machines annexe IV-machines (par exemple machines de moulage de caoutchouc ou de plastique par injection ou compression à chargement ou déchargement manuel ou machines d’enlèvement, fraisage, pressage, sciage, rabotage, levage de véhicules etc.) une certification par le fabricant reste possible sous certaines conditions (par exemple construction selon les normes EN). Le rapporteur était aussi positif quant au complément de cette annexe avec des logiciels (avec ou sans intelligence artificielle) assumant des fonctions de sécurité. De plus, la compétence de la Commission UE de promulguer des spécifications techniques pour les machines sans la participation de l’organisation de normalisation CEN a été limitée. La modification essentielle devant être réglée à l’avenir dans une ordonnance machines doit aussi être définie rigoureusement au sens de l’industrie des machines. Enfin, le délai transitoire entre l’actuelle directive machines et l’application d’une nouvelle ordonnance machines a été prolongé, par rapport à la proposition de la Commission, de 18 mois à 48 mois.

La publication du projet dit de compromis de la présidence française de l’UE montre que le Conseil s’oriente pour l’essentiel selon les valeurs du projet de la Commission. C’est ainsi par exemple qu’une procédure d’évaluation de la conformité ne doit plus être possible par le fabricant pour l’annexe IV machines actuelle ainsi que pour des logiciels avec fonction de sécurité, mais qu’elle devra impérativement être soumise à un examen par un office tiers. De même, le délai transitoire a été maintenu à 30 mois selon la proposition de la Commission UE.

Aussi bien au Conseil qu’au PE, l’adaptation au cadre juridique pour la législation technique (NLF) a trouvé un accord. Cela signifie que, outre le fabricant, l’importateur et le commerçant aussi doivent respecter certaines obligations. Il semble également incontesté que le mode d’emploi pourra être mis à l’avenir à disposition électroniquement. L’acquéreur a cependant le droit d’exiger gratuitement un mode d’emploi sous forme papier (ce qui devrait se passer davantage dans le domaine des biens de consommation que dans celui des biens d’investissement).

On verra par la suite (en particulier dans la procédure triangulaire) comment les paramètres pourront encore être déplacés. Il apparaît cependant aujourd’hui déjà que toutes les demandes de l’industrie ne pourront pas entrer dans la nouvelle ordonnance machines.

Calendrier

La prĂ©sidence française du Conseil a fait connaĂ®tre rĂ©cemment ses plans ambitieux. Selon ces derniers, la position dĂ©finitive du Conseil (dite « general approach of the Council Â») devrait ĂŞtre prise en mars dĂ©jĂ . Le vote au PE devrait avoir lieu en mai. Cela signifie qu’au mois de mai (le cas Ă©chĂ©ant en avril dĂ©jĂ , car il n’est pas exclu que le PE vote plus tĂ´t) la procĂ©dure triangulaire pourrait commencer. C’est l’objectif dĂ©clarĂ© de la France de conclure les nĂ©gociations triangulaires pendant sa prĂ©sidence (c’est-Ă -dire jusqu’à fin juin de cette annĂ©e). Après la procĂ©dure triangulaire a lieu le vote final au Conseil et au PE. Après la traduction dans toutes les langues officielles suit la publication dans la Feuille officielle de l’Union EuropĂ©enne. L’ordonnance machines entre automatiquement en vigueur 20 jours après la publication. Mais cela ne signifie pas que l’ordonnance doit ĂŞtre appliquĂ©e par les entreprises dès ce jour ! Comme mentionnĂ©, il y aura un dĂ©lai transitoire qui devrait ĂŞtre d’au moins 30 mois. Selon le stade actuel, on peut tenir pour certain que l’ordonnance machines ne devra pas ĂŞtre appliquĂ©e par les entreprises avant l’automne 2024. Il est nĂ©anmoins recommandĂ© de se prĂ©parer au changement après la fin de la procĂ©dure lĂ©gislative.

Il n’est pas clair quel sera l’effet de la procĂ©dure lĂ©gislative de l’ordonnance sur l’intelligence artificielle sur le calendrier de l’ordonnance machines. Pour mĂ©moire : outre la proposition d’une ordonnance machines, la Commission UE a aussi prĂ©sentĂ© une ordonnance sur l’intelligence artificielle. En ce qui concerne cette dernière, le processus lĂ©gislatif avance nettement moins bien que pour l’ordonnance machines. Comme ces deux ordonnances ont des points communs quant au contenu, la question se pose de savoir si elles seront mises en vigueur simultanĂ©ment. Cela signifierait que l’échĂ©ance de l’ordonnance machines reculerait. Pour le moment, on ne voit cependant pas comment cela sera traitĂ©.

Swissmem continuera de participer très activement au lobbying par l’intermédiaire d’Orgalim, l’association faîtière européenne de l’industrie technique avec siège à Bruxelles, et avec les autres associations nationales et les groupements sectoriels.

Nous vous tiendrons au courant par le canal de la Newsletter de Swissmem. Entretemps, Urs Meier (u.meiernoSpam@swissmem.ch) se tient volontiers Ă  disposition pour toutes questions et suggestions.

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Dernière mise à jour: 10.02.2022