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Ne pas entraver les initiatives pour la protection du climat dans l’industrie de l’aéronautique

Le 1er juillet 2021, les droits de douane ont été supprimés pour l’importation du « sustainable aviation fuel » (SAF, carburant durable pour l’aviation). Peu de temps après, la compagnie aérienne Swiss a importé du SAF pour l’installation de ravitaillement en carburant de l’aéroport de Zurich. Le carburant biologique est 3 à 4 fois plus cher que le kérosène fossile. Pour certaines utilisations, comme par ex. les tests des moteurs d’avion chez SR Technics, un membre de Swissmem, le SAF n’est pas entièrement exempté de l’impôt sur les huiles minérales comme le kérosène fossile et coûte en fin de compte 5 à 6 fois plus. Il faut corriger cette situation politique incompréhensible aussi vite que possible pour ne pas entraver les efforts réalisés par l’industrie aéronautique en matière de protection climatique.

Zéro net - un immense défi surtout pour l’industrie et le trafic aérien

La réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre pour limiter le changement climatique est un des plus grands défis actuels. Suite à l’engagement en matière de réduction des émissions dans le cadre de l’accord-cadre de Paris et l’objectif « zéro net 2050 » du Conseil fédéral, la Suisse aimerait aussi apporter sa contribution. Dans les domaines du chauffage et du trafic routier, les pompes à chaleur et les véhicules électriques constituent toujours plus des technologies alternatives attrayantes au niveau économique. De tels substituts n’émettant pas de CO2 font défaut dans le domaine de la chaleur des processus à haute température, ainsi que dans le trafic aérien, en pleine croissance internationale avant la crise du corona.

Le carburant durable pour l’aviation est 3 à 4 fois plus cher

Ă€ long terme, probablement seuls les carburants synthĂ©tiques seront en mesure de mettre Ă  disposition le volume nĂ©cessaire en vue de la dĂ©carbonisation du trafic aĂ©rien. Ă€ l’heure actuelle, les « sustainable aviation fuels (SAF) Â» ne sont produits qu’à l’étranger en très petites quantitĂ©s et dans des installations de biomasse, essentiellement Ă  partir de vieilles huiles alimentaires. Le SAF biologique coĂ»te environ 3 Ă  4 fois plus que le kĂ©rosène fossile conventionnel. Selon Swiss, environ 1% des passagers sont prĂŞts Ă  compenser les Ă©missions de CO2 de leurs vols Ă  la rĂ©servation et de payer de ce fait un prix plus Ă©levĂ©. Cette contribution a permis cet Ă©tĂ© Ă  SWISS d’importer une quantitĂ© notable de SAF en Suisse pour l’injecter dans l’installation de ravitaillement en carburant de l’aĂ©roport de Zurich.  Le SAF est donc aussi Ă  la disposition du membre de Swissmem SR Technics SA. Avec le SAF, l’entreprise pourrait rĂ©duire nettement la majeure partie des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre qui proviennent des tests des moteurs d’avion.  

Continuer à réduire les obstacles au niveau de la régulation

Ce n’est que depuis le 1er juillet 2021 qu’il est possible, grâce Ă  de nouvelles dispositions douanières, d’importer du SAF biologique en Suisse et de le mettre Ă  la disposition des consommateurs Ă  l’aĂ©roport de Kloten. Suite Ă  la suppression rĂ©ussie des droits de douane, l’accent est Ă  prĂ©sent mis sur le prochain projet rĂ©gulatoire : l’ordonnance sur l’imposition des huiles minĂ©rales prĂ©voit que le pĂ©trole aĂ©rien pour tester les moteurs d’avion lors des contrĂ´les bĂ©nĂ©ficie d’un allègement fiscal. ComparĂ©es Ă  celles dans l’UE, les conditions Ă  remplir concernant les preuves Ă©cologiques pour avoir un allègement fiscal semblable du SAF sont disproportionnĂ©es ; preuves qui ne peuvent ĂŞtre fournies ni par le consommateur de SAF ni par l’importateur. Si par ex. SR Technics a recours Ă  du kĂ©rosène fossile pour tester les moteurs, elle est Ă  peine dispensĂ©e de l’impĂ´t sur les huiles minĂ©rales. Par contre, si SR Technics teste au moyen du SAF dorĂ©navant disponible, les Ă©missions de CO2 lors du test diminuent d’environ 80%, mais la taxe est perçue. Ce qui augmentent les coĂ»ts du SAF de 300-400% Ă  500-600% après la taxe. Ce qui rĂ©duit l’incitation Ă  demander davantage de SAF et donc Ă  rendre plus compĂ©titive sa production et sa pĂ©nĂ©tration sur le marchĂ©. 

Placer les incitations au bon endroit

Certains parallèles avec les importations de SAF, mĂŞme si ce n’est pas tout Ă  fait comparable, se rĂ©vèlent avec l’importation du biogaz. Si une entreprise industrielle dĂ©pend d’une chaleur des processus Ă  haute tempĂ©rature, le seul combustible plus compatible avec le climat est pour le moment le biogaz. Si l’entreprise achète du biogaz neutre en Ă©missions de CO2 dans l’UE, il est caractĂ©risĂ© de gaz naturel fossile Ă  son importation en Suisse. Par consĂ©quent, l’entreprise industrielle ne peut pas bĂ©nĂ©ficier de la plus-value Ă©cologique du biogaz, c’est-Ă -dire les rĂ©ductions d’émission, bien qu’elle ait payĂ© pour cela et qu’elle contribue Ă  la demande. Nous sommes optimistes sur le fait que ce problème trouve une solution avec la nouvelle loi suisse sur l’approvisionnement en gaz.  Bien qu’annoncĂ©e depuis longtemps, cette loi est sur « la voie lente ». Le problème de l’inĂ©galitĂ© fiscale du kĂ©rosène et du SAF devrait pouvoir ĂŞtre rĂ©solu plus rapidement.

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Dernière mise à jour: 10.09.2021