En 2019, les entrées de commandes dans l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) ont diminué de 10,6% par rapport à 2018. Comparés à l’année précédente, les chiffres d’affaires ont également reculé de 4,5%. Dans l’ensemble, le recul du chiffre d’affaires a été un peu plus prononcé pour les grandes entreprises que pour les PME. Le mauvais développement des affaires a affecté le taux d’utilisation des capacités de production dans les entreprises. Sur la base de 91,6% au quatrième trimestre 2018, il a passé à 83% au quatrième trimestre 2019. Donc, cette valeur est fortement inférieure à la moyenne à long terme de 86,4%. Le nombre de collaborateurs dans l’industrie MEM est passé de 320 500 à 326 900 au cours des neuf premiers mois de 2019, mais est retombé à 324 600 au quatrième trimestre de 2019. En raison de la situation actuelle difficile, cette tendance à la baisse devrait se poursuivre dans un avenir proche, d’autant plus que le chômage partiel et les mesures de restructuration ont augmenté récemment.
Diminution significative des exportations vers les pays voisins
La mauvaise marche des affaires se reflète dans les exportations de l’industrie MEM. Par rapport à 2018, elles ont diminué de 2,1% pour atteindre une valeur de 68,3 milliards de francs. Les exportations vers l’UE* ont diminué de 3,2%, principalement en raison de la baisse des exportations vers l’Italie (-11,4%), l’Allemagne (-6,4%) et la France (-5,9%). Les exportations vers l’Asie ont également reculé (-1,7%). En revanche, les exportations de marchandises vers les États-Unis ont augmenté de 3,5%. Les principaux groupes de produits ont été touchés différemment par le recul des exportations. Par rapport à 2018, les exportations ont diminué de 5,9% dans le secteur de la construction de machines, de 5,7% dans la métallurgie et de 1,4% dans le secteur électrotechnique/électronique. Seules les exportations d’instruments de précision ont augmenté (+1,2%).
La force du franc et l’épidémie du coronavirus alimentent l’incertitude
« Globalement, 2019 a été une année difficile pour l’industrie MEM suisse », déclare Stefan Brupbacher, directeur de Swissmem. « Les conflits commerciaux mondiaux ont freiné l’économie sur les principaux marchés de vente. En Europe, le changement structurel dans l’industrie automobile a provoqué une incertitude supplémentaire, qui a eu un impact important en Suisse sur les industries de la sous-traitance automobile et des machines-outils. » En outre, le franc suisse s’est à nouveau nettement renforcé par rapport à l’euro l’année dernière, ce qui n’a probablement pas amélioré la rentabilité des entreprises MEM.
L’arrivée du coronavirus entrave actuellement encore davantage la conjoncture de l’industrie déjà faible. Pour diverses entreprises de l’industrie MEM, les chaînes d’approvisionnement sont affectées, voire complètement interrompues. De plus, la surévaluation du franc suisse par rapport à l’euro depuis le début de 2020 s’est encore accentuée, ce qui entrave sensiblement la compétitivité de l’industrie MEM suisse sur le marché important de l’UE. Stefan Brupbacher craint que « si les effets négatifs de l’épidémie du coronavirus et de la surévaluation actuelle du franc suisse persistent, la situation deviendra critique pour l’industrie MEM ».
Non à l’initiative de résiliation et oui aux nouveaux accords de libre-échange
Dans ce contexte difficile, certaines décisions politiques à prendre dans un avenir proche sont d’autant plus importantes. L’acceptation de l’initiative de résiliation mettrait fin à la voie bilatérale avec l’UE en raison de la clause guillotine, sans offrir d’alternative. Hans Hess, président de Swissmem, souligne : « en particulier dans l’industrie MEM, les conséquences seraient graves, car environ 56% des exportations MEM sont destinées à l’UE*. La branche MEM serait privée de l’accès pratiquement sans obstacles au marché de vente le plus important. Cette initiative inutile et nuisible doit donc être rejetée ».
Compte tenu du manque d’impulsions de croissance, il est d’autant plus urgent de ratifier rapidement les accords de libre-échange convenus avec l’Indonésie et les États du Mercosur. Ils offrent de nouvelles opportunités commerciales sans pour autant négliger l’aspect de la durabilité. Les référendums contre ces accords doivent être rejetés à tout prix.
A cela s’ajoute le fait que le parlement a, durant la session de printemps en cours, les cartes en main pour améliorer les conditions-cadres pour l’industrie ou en empêcher la détérioration. Une réelle amélioration consisterait à supprimer les droits de douane sur les produits industriels comme le Conseil fédéral l’a proposé. De plus, des contrôles des investissements ne doivent pas être introduits. Ils sont inutiles et nuisent à la place économique suisse. La Confédération peut soutenir les entreprises en recourant aux instruments existants en fonction de la situation du moment. Pour maintenir les emplois, il faut une pratique généreuse en matière d’autorisation du recours au chômage partiel. En outre, il faut que suffisamment de moyens soient mis à disposition pour promouvoir l’innovation, ce qui portera ses fruits à moyen ou à long terme. Ce qu’il faut absolument éviter, ce sont des programmes conjoncturels qui, dans le pire des cas, devraient être financés par la Banque Nationale Suisse (BNS). Celle-ci est indépendante et doit le rester dans l’intérêt de l’économie.
* UE sans la Grande-Bretagne
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