De quoi est-il question ?
La Suisse, affiliée à l’AELE, et les États du Mercosur ont mené à bien les négociations sur un accord de libre-échange en été 2019. Grâce à cet accord, près de 95% des exportations suisses vers l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay seront exonérées de taxes douanières ou ces dernières seront considérablement réduites.
En outre, les entraves techniques au commerce seront éliminées, l’accès au marché sera facilité pour les prestations de services et les relations économiques bilatérales renforcées. Un dialogue entre les pays est prévu dans le domaine de la durabilité.
L’accord prévoit des contingents pour l’importation de produits agricoles en Suisse. Leur restriction permet d’éviter un effondrement des prix en Suisse.
Comment la technologique suisse peut-elle protéger l’environnement et le climat ?
Grâce à l’accord de libre-échange, les clients des États du Mercosur pourront accéder plus facilement et à moindre coût à des produits suisses innovants et de haut de gamme. Ceux-ci peuvent apporter une contribution significative à une meilleure protection locale de l’environnement et du climat. La Suisse dispose donc d’un levier important pour assurer une plus grande durabilité dans le monde entier.
Une des raisons du déboisement de la forêt tropicale est, entre autres, que l’économie locale ne peut pas assurer la prospérité par l’intermédiaire d’un secteur industriel et de services performant. La libre circulation des biens et des services favorise un développement économique durable au profit de tous.
Comment les PME suisses profitent-elles de l’accord de libre-échange ?
Aujourd’hui déjà , l’industrie MEM suisse exporte des produits d’une valeur de 600 millions de francs par an vers les États du Mercosur.
Les taxes douanières élevées (jusqu’à 35%) ont favorisé deux évolutions : tout d’abord, elles ont forcé de nombreuses entreprises suisses à produire sur place dans les pays respectifs. Cela a directement coûté des emplois en Suisse. Pour ces entreprises, l’accord de libre-échange arrive un peu trop tard. Toutefois, les mesures d’allègement commercial pourraient conduire au rapatriement de certaines étapes de production en Suisse.
Ensuite, ce sont aujourd’hui les entreprises pour lesquelles une délocalisation de la production est hors de question qui sont désavantagées. Ceci concerne les PME suisses qui n’ont pas de succursale en Amérique latine. L’accord de libre-échange donne à ces PME la possibilité de vendre davantage de produits suisses à l’avenir. Les emplois en Suisse en profitent directement.
L’accord porte-t-il atteinte à l’agriculture suisse ?
Non. L’accord prévoit des contingents pour l’importation en Suisse de produits agricoles, y compris la viande bovine, en provenance des États du Mercosur. Les chiffres exacts ne seront connus que lorsque l’accord sera publié fin 2019.
Toutefois, il est prévisible que les contingents relativement faibles n’entraîneront pas un effondrement des prix en Suisse. L’accord offre également aux agriculteurs suisses la possibilité d’exporter du fromage ou d’autres spécialités vers l’Amérique du Sud, par exemple.
Sans accord, les employés et les entreprises suisses sont désavantagés
Après deux ans de négociations, l’UE et le Mercosur se sont mis d’accord cet été sur un accord commercial global. Cet accord prévoit des réductions tarifaires et des allègements similaires à ceux de l’accord suisse.
En l’absence d’un accord comparable, les entreprises suisses ont un énorme désavantage par rapport aux entreprises de l’UE. Les entreprises suisses devraient encore payer jusqu’à 35% de taxes douanières, ce qui n’est pas le cas de leurs concurrents de l’UE. Cela compromettrait également le niveau actuel des exportations, car les entreprises suisses n’auraient souvent aucune chance d’être compétitives à l’avenir.
Le rejet de l’accord Mercosur aurait donc des conséquences pour les travailleurs et les entreprises du secteur de l’exportation. Des places de travail seraient menacées. Et cela aggraverait encore la situation économique déjà difficile de l’industrie.