En 1956, une initiative populaire, avec plus de 200 000 signatures, avait demandé la construction de routes nationales. Et ce, après que le nombre de véhicules avait fortement augmenté au cours des années précédentes, dépassant la barre des 200 000. La construction de routes nationales performantes était une opportunité d’avenir, tout comme la construction d’appartements, d’hôpitaux, d’écoles et d’autres infrastructures. La Suisse moderne et prospère qui avait vu le jour grâce à l’industrialisation du 19e siècle était alors en plein essor avec ses quelque cinq millions d’habitants.
À l’époque, dans les années 50 et 60, notre pays s’affirmait comme une petite nation confiante et performante au cœur de l’Europe. Nos routes nationales en sont l’expression.
Désormais, ce ne sont plus cinq, mais neuf millions de personnes qui vivent en Suisse. Ce ne sont plus près de 200 000 véhicules qui circulent, mais plus de cinq millions. Souvent, les entreprises ne travaillent plus seulement pour des clients implantés dans le canton, mais sont orientées vers le marché national, et notre industrie tech, elle, est essentiellement tournée vers le marché international.
C’est pourquoi nous avons besoin d’un réseau de routes nationales performant et adapté aux besoins actuels. Les autoroutes assurent 43% du trafic avec seulement 3% de la surface routière. Mais chaque jour, dans toute la Suisse, des milliers de véhicules de livraison et de camions, des dizaines de milliers de gens se rendant au travail en voiture se retrouvent pendant des heures dans les embouteillages. Tout le monde n’a pas un arrêt de bus ou une gare ferroviaire à proximité. C’est particulièrement vrai pour les entreprises de notre branche, qui garantissent des emplois également dans les zones rurales – on a tendance à l’oublier. 48 000 heures d’embouteillages, ce n'est pas simplement synonyme d’agacement : c’est aussi une énorme perte de rentabilité.
Le Conseil fédéral veut, par le biais de six projets, donner un coup de pouce libérateur et redonner aux routes nationales leur but premier : redevenir un facteur déterminant de notre prospérité économique. Des artères où le trafic est fluide, au lieu de colonnes de voitures immobiles dans les villages avoisinants pour éviter les bouchons sur l’autoroute.
Un non à l’adaptation des capacités des routes nationales n’apporte rien au climat, car les entreprises devront continuer à livrer leurs marchandises – cela prendra simplement encore plus de temps et coûtera encore plus cher. Et même avec les investissements prévus dans les transports publics – 27 milliards pour les 20 prochaines années –, toutes les entreprises n’auront pas une voie ferrée à proximité.
Nous adaptons les hôpitaux, les centrales hydroélectriques et les écoles aux besoins actuels de la population et de l’économie. Les routes doivent elles aussi faire partie de ce train de mesures pour l’avenir, précisément en vue de l’électromobilité.
Au nom des 1400 entreprises de l’industrie tech et de leurs 330 000 collaboratrices et collaborateurs, je vous le demande : votez oui à l’adaptation de notre réseau de routes nationales afin de le rendre performant pour notre avenir à tous.
Un grand merci !
Martin Hirzel, président Swissmem