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Perspective de la session par Swissmem : une politique locale intelligente en période de turbulences géopolitiques

La session de printemps bat son plein : en période de turbulences géopolitiques, l’industrie tech suisse a besoin d’une place économique forte et de solides relations de politique étran-gère.

Les conflits commerciaux mondiaux et les tensions géopolitiques mettent la Suisse, pays d’exportation, sous pression. Afin de rester compétitive à long terme, la place économique doit être renforcée par des accords de libre-échange – actuellement, celui avec l’Inde, pour un approvisionnement énergétique stable, des investissements technologiques et une politique de sécurité de défense. En même temps, il s’agit de s’opposer à des évolutions politiques néfastes pour la place économique suisse, comme l’initiative d’expropriation de la JS ou l’examen des investissements étrangers.

La guerre commerciale des annĂ©es 1930 au 21e siècle ?

Le gouvernement amĂ©ricain a mis Ă  exĂ©cution les menaces profĂ©rĂ©es en dĂ©but d’annĂ©e : en imposant des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium et en annonçant des droits de douane rĂ©ciproques, les États-Unis bouleversent le monde du commerce – et crĂ©ent une grande incertitude. 

On ne sait pas non plus comment l’UE va rĂ©agir. Étant donnĂ© que l’Union europĂ©enne a intĂ©rĂŞt Ă  maintenir le soutien de l’économie suisse aux BilatĂ©rales III Ă  un niveau Ă©levĂ©, il devrait Ă©galement ĂŞtre clair pour Bruxelles que la Suisse ne doit pas ĂŞtre touchĂ©e par des contre-mesures. 

Face à la situation menaçante et à l’incertitude qui règne, la politique suisse est plus que jamais appelée à garantir des conditions-cadres favorables aux entreprises, aux emplois et à la prospérité.

Concurrence mondiale autour des accords de libre-Ă©change

Grâce Ă  la conclusion de l’accord de libre-Ă©change avec l’Inde, pays Ă©mergent, qui est traitĂ© par le Conseil national lors de la session actuelle, la Suisse se positionne en tĂŞte de la course mondiale aux accords de libre-Ă©change. 

Dans l’intĂ©rĂŞt des deux parties, l’accord crĂ©e un climat propice aux investissements pour les entreprises suisses sur le marchĂ© indien. Cela permet Ă©galement d’apporter des technologies de pointe et du savoir-faire en Inde, de crĂ©er des emplois et des formations sur place et de contribuer ainsi de manière significative au dĂ©veloppement Ă©conomique, social et Ă©cologique de l’Inde. Le 20 mars, les conseillères et conseillers nationaux auront la possibilitĂ© – presque le devoir – de suivre leurs consĹ“urs et leurs confrères du Conseil des États en approuvant cet accord bĂ©nĂ©fique. Son entrĂ©e en vigueur au dĂ©but 2025 ouvrira de nouvelles perspectives Ă  l’industrie tech malmenĂ©e. D’autres accords doivent ĂŞtre conclus ou renouvelĂ©s, comme avec les États du Mercosur, le Mexique, la Chine et les États-Unis.

CrĂ©er de la sĂ©curitĂ©, par l’approvisionnement Ă©nergĂ©tique et sur les plans militaire et technologique 

À l’heure actuelle, la Suisse a besoin de stabilité et de sécurité. Cela implique un approvisionnement en électricité fiable, tel qu’il peut être garanti en adaptant la loi sur l’approvisionnement en électricité. La proposition de la commission consultative du Conseil des États, d’adapter la valeur seuil pour le remboursement du supplément pour la réserve d’électricité à 10% de la valeur ajoutée brute, est particulièrement bienvenue.

La situation sĂ©curitaire en Europe n’a jamais Ă©tĂ© aussi tendue depuis la guerre froide. La Suisse doit elle aussi consacrer plus de moyens financiers Ă  sa sĂ©curitĂ© extĂ©rieure. Cela est particulièrement valable pour la poudre nĂ©cessaire Ă  la production de munitions. Il faut donc tout mettre en Ĺ“uvre pour maintenir cette production en Suisse et contribuer aux investissements nĂ©cessaires dans le groupe Nitrochemie. Ces dĂ©penses supplĂ©mentaires pourraient ĂŞtre financĂ©es par un pour-cent de sĂ©curitĂ© prĂ©levĂ© sur la TVA et limitĂ© dans le temps. 

Au niveau technologique aussi, la Suisse doit défendre son rôle de pionnière. La technologie spatiale est justement l’une des technologies d’avenir les plus importantes. C’est la raison pour laquelle, au cours de la session actuelle, les conseillers et conseillères aux États se penchent sur le contrôle de Beyond Gravity, la principale entreprise spatiale de Suisse. La meilleure solution est de vendre l’entreprise à un investisseur industriel capable de réaliser les investissements nécessaires.

Les investissements Ă©trangers dans des entreprises suisses publiques ou privĂ©es doivent Ă©galement ĂŞtre possibles. L’introduction prĂ©vue d’un examen bureaucratique des investissements Ă©trangers est une protection du patrimoine mal comprise, qui n’est ni nĂ©cessaire ni souhaitable pour les entreprises locales de l’industrie tech. 

Des conditions-cadres fiables pour les entreprises

Deux initiatives risquent de mettre en pĂ©ril la rĂ©ussite de la place Ă©conomique. Il s’agit, d’une part, de l’initiative de la JS, non conforme Ă  la Constitution, qui exige un impĂ´t exorbitant sur les successions, Ă  savoir de 50% sur les fortunes de plus de CHF 50 millions ; cela affaiblirait considĂ©rablement la place Ă©conomique suisse. D’autre part, l’initiative Service citoyen, en discussion au Conseil national, exige que « toute personne de nationalitĂ© suisse accomplisse un service au bĂ©nĂ©fice de la collectivitĂ© et de l’environnement Â». Cette initiative accentuerait la pĂ©nurie de la main-d’œuvre qualifiĂ©e qui prĂ©vaut actuellement ; or l’économie ne doit pas ĂŞtre privĂ©e de main-d’œuvre supplĂ©mentaire. 

Nous recommandons au peuple de rejeter ces deux initiatives. En outre, il faut aussi que l’initiative d’expropriation de la JS soit rapidement dĂ©clarĂ©e comme partiellement invalide en raison de son effet prĂ©alable nuisible et non conforme Ă  la Constitution. 

Le renforcement de la place Ă©conomique comme contre-programme

En misant sur le renforcement de la place Ă©conomique dans ses dĂ©cisions de politique financière, de sĂ©curitĂ©, de politique Ă©trangère et de politique intĂ©rieure lors de la session de printemps qui vient de dĂ©buter, notre Parlement peut proposer un contre-programme efficace Ă  l’incertitude gĂ©nĂ©rale. 

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Dernière mise à jour: 03.03.2025